Spectre de Méduse

φάντασμα (Solo for voice 22), 2020, 3 min 48 sec.

P.-S.

SPECTRE DE MÉDUSE


L’œil dans les ténèbres fixe un champ de lumière

Apparition fantasmagorique, étant donnée…

Gorgô, monstre archaïque ou funeste chimère

L’essence équivoque, sensible et virtuelle

Dont la pupille ouverte perçoit l’émanation

Figure matricielle de la fascination

Où l’icône puise le pouvoir d’illusionner

Voilant, dévoilant sous sa toison de vipères

À la fois ondulatoire et corpusculaire

La mascarade scopique du gorgoneion

Tel chacun de ces reflets, ombre sensuelle

Qui perce l’oculus où convergent ses rayons

Abyme du voyeur, sauf s’il médite et ruse

Dans l’obscurité des projections rétiniennes

Fantôme iridescent d’une source malsaine

Jusqu’au pourpre où miroite une représentation

Substituant au gouffre son plan de réflexion

Rendu visible par le prisme spirituel

Simulacre de la vision cyclopéenne

En la constellation colorée souveraine

Image comme regard –spectre de Méduse.

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