Depuis une vingtaine d’années, Jérémie Bennequin développe une activité artistique pluridisciplinaire sur les thèmes de la mémoire et du Temps. Au cœur de sa pratique plastique, la littérature constitue chez lui comme une matière première, son matériau privilégié. Relativement conceptuelle, souvent ritualisée, protocolaire, obsessionnelle, singulièrement déterminée par une logique de l’effacement, la démarche créative de Jérémie Bennequin génère des œuvres ambigües, ruines, palimpsestes, vestiges, reliques de processus, au croisement des mots et des images, du lisible et du visible, où l’écriture triturée révèle une texture du texte et déplace le champ des Lettres dans le domaine des arts visuels.
Il commence à se faire connaître en 2008 avec son « ommage » à la Recherche du temps perdu de Marcel Proust dont il a gommé l’œuvre suivant un protocole rigoureux à mesure d’une page par jour durant dix ans. Il expose son work in progress en 2010 à la galerie Yvon Lambert, en 2011 à la galerie du jour agnès b (Paris) et en Allemagne au Leoplold-Hoesch Museum. Parallèlement, il réalise plusieurs performances autour du poème de Mallarmé, Un coup de dés jamais n’abolira le Hasard, au Palais de Tokyo et dans le cadre de la FIAC parisienne. Il participe ensuite à de nombreuses expositions collectives en France et à l’étranger, notamment au MAC/VAL (2015), au Bury Art Museum (2016) et au Château de Montsoreau - Musée d’Art Contemporain du Val de Loire (2022).
Actuellement, Jérémie Bennequin poursuit son activité « scriptoclaste » et sa traversée singulière de la littérature le mène à la rencontre des œuvres cultes de Perec (La Disparition), Kerouac (Sur la route), Robbe-Grillet (Les Gommes) mais aussi des écrits sacrés de l’Ancien et du Nouveau Testament (Les Lamentations, La Genèse...).
À la fois sensuelle et conceptuelle, l’œuvre de Jérémie Bennequin intègre des collections publiques et privées (FRAC Poitou-Charentes, Reiner Speck…) et donne lieu à des publications de livres d’artiste (Le Hasard n’abolira jamais un coup de dés, Yvon Lambert, 2014 ; Les Lesbiennes, Éditions Dilecta, 2016...). Son dernier ouvrage (Les Ommes, Manuella éditions, 2022) obtient la mention spéciale du jury au Prix Bob Calle pour le livre d’artiste 2023.